La motivation la plus simple, c’est celle qui vient de l’extérieur. Tout bêtement, c’est le salaire versé par un employeur, le bon de réduction d’un magasin qui vous pousse à y retourner, le bonbon promis à un enfant s’il se calme. C’est tout ce que l’on vous donne en échange d’un travail ou d’une tâche quelconque. Souvent, il s’agit d’une rémunération ou d’un gain d’argent, mais cela peut aussi se présenter sous forme de nourriture ou d’un autre avantage substantiel. Dans tous les cas, ça vient de l’extérieur de vous.

Si cette forme de motivation est la plus rapide des deux, et facile à mettre en œuvre, elle ne reste néanmoins efficace qu’à court terme. Prenons un exemple classique : un employé qui reçoit le même salaire tous les mois va finir par trouver cela « normal » ; donc à un moment donné, l’effet motivationnel du salaire va s’estomper. C’est pour cette raison que beaucoup d’entreprises utilisent d’autres moyens pour remotiver leurs salariés, comme notamment des primes, du team building, des promotions. Ici, ce sont encore des leviers de motivation externes. Et on peut se rendre compte que, lorsque les salariés font un travail qu’ils n’aiment pas, cette motivation externe sera un facteur important à renouveler régulièrement si l’on souhaite maintenir leurs résultats.

Chez les auteurs, ça correspondrait à l’à-valoir et aux droits d’auteur que les éditeurs versent, mais ce type de revenu n’arrive pas tous les mois… Même en cas d’autoédition, il peut fluctuer, avec des périodes à vide. Sans oublier les auteurs débutants, qui ne reçoivent rien avant d’avoir terminé et publié leur roman ! Donc nous avons besoin d’un autre type de motivation pour réussir à finir nos manuscrits…

Plus compliquée à expliquer, la motivation interne est celle qui provient de nous-mêmes, qui jaillit littéralement de l’intérieur pour nous pousser à l’action. Quand j’y pense, j’ai toujours cette comparaison en tête : la motivation interne est cette amie qui vient vous tirer par la manche avec excitation pour faire une activité que vous aimez.

La motivation interne est donc plus conceptuelle, on la ressent davantage qu’on l’explique. Et elle est toujours guidée par une émotion forte positive. Comme celle qui vous emporte quand vous avez une « nouvelle idée géniale », ou celle qui vous fait oublier le temps qui passe quand vous écrivez (ou toute autre activité). Eh bien, la vraie motivation, c’est exactement ça. Quand le « pourquoi » de la motivation externe est relativement faible (Pourquoi ? => pour de l’argent, pour une récompense ponctuelle), le « pourquoi » de la motivation interne est davantage lié au sens de la vie et à nos besoins personnels. Il y a de nombreuses réponses possibles : Pourquoi ? => parce que c’est intéressant, parce que c’est relaxant, pour rencontrer des gens, pour apprendre de nouvelles choses, pour prouver que j’en suis capable, pour se changer les idées, etc.

Ainsi, la motivation interne répond autant à nos besoins qu’à ce que l’on aime. Car après tout, on pourrait se passionner pour autre chose que l’écriture. Il y a des fans pour tout : l’équitation, les courses automobiles, la cuisine, l’alpinisme, les Schtroumpfs… Mais pour une raison qui nous échappe, on « tombe dedans », on ne choisit pas vraiment, c’est plutôt comme si cette activité nous choisissait. Littéralement, on tombe amoureux ! Néanmoins, il faut veiller à ne pas confondre amour et obsession…