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Transformez l’échec en force pour ne plus en souffrir

Par Siana, le 26/02/2023

Ça y est, mon optimisme a encore frappé !

Dans mon guide pratique sur la motivation, je propose de transformer la correction (labeur déprimant pour de nombreux auteurs !) en un outil de travail un peu plus agréable. Récemment, je me suis fait la réflexion que notre gestion de l’échec méritait le même sort.

C’est vrai, quoi, ce vil échec nous ennuie trop souvent : la peur par anticipation qui nous empêche de lancer un projet, la peur qui crée un blocage en plein milieu, la peur des mauvaises critiques… L’échec nous met une pression monstre avant même de pointer le bout de son nez. Pire : certaines personnes ne veulent pas échouer. Jamais ! Car ce serait un signe de faiblesse, de médiocrité ou d’avoir raté sa vie !

Et si on changeait cette fatalité ?

Si je vous disais que l’échec peut, comme la correction, devenir un outil de travail positif et efficace qui vous aidera à avancer ? Je sais, cela peut paraître contradictoire, à première vue… Comment un échec pourrait-il nous aider à « avancer » ? Alors, spoiler : souvent, vous perdez une bataille mais pas la guerre (comme on dit !). Après un échec, la vie continue et elle vous offre d’autres chances de réussir. Souhaitez-vous vraiment passer à côté de ces autres chances pour une seule qui n’a pas marché ? Certes, avoir déjà échoué peut vous faire craindre le pire pour la suite. Mais vraiment, si vous aviez encore une chance, la saisiriez-vous ?

En fait, en réfléchissant à l’échec, j’ai toujours eu l’impression qu’il était pris pour ce qu’il n’est pas : une fin en soi. Du moins, à partir de maintenant, ça sera à vous de choisir. Soit vous continuez d’endurer sa connotation négative, soit vous lui rendez sa neutralité. Car oui, l’échec est un outil neutre à la base. Donc si vous souhaitez transformer l’échec en force pour ne plus en souffrir, cet article est pour vous !

L’échec, un événement neutre ?

Je vais vous raconter une histoire que vous avez peut-être oubliée, la vôtre. En réalité, tout le monde l’oublie dans notre société actuelle. Mais dès les premiers mois de votre vie, vous avez commencé par échouer : vous vous êtes sali en apprenant à manger, vous êtes tombé en essayant de marcher, vous avez bafouillé avant de parler. Mais étrangement, vous comme moi, nous avons oublié que ce processus est normal, en grandissant.

Quand on devient adolescent puis adulte, les projets de vie gagnent en importance, l’argent se place au centre de tout. Alors, il faut réussir ses études, puis sa carrière, puis sa famille. La pression sociale et le coût de la vie nous poussent à désapprendre l’échec et à lui coller une perception négative. Pourtant, il ne nous gênait pas spécialement, au tout début. Avez-vous déjà vu un enfant de 14 mois râler, se sentir nul puis abandonner parce qu’il n’arrive pas encore à marcher ? Non, souvent, il s’en contrefiche. Pour lui, l’échec est neutre. Il se relève simplement et il continue à essayer. À partir de quel âge les enfants apprennent-ils que l’échec est nul et qu’il faut l’éviter ? Aucune idée, mais je trouve cela bien triste. Parce que nous oublions que, malgré de nombreux échecs, nous avons réussi à parler, manger, marcher…

De manière plus pragmatique, on peut se demander : qu’est-ce que l’échec ? Pas pour en donner une définition digne du Larousse, non, plus concrètement. Qu’est-ce qui se passe quand on échoue ? Souvent, on se focalise sur l’erreur commise ou la conséquence néfaste, non ? Bien sûr, c’est compréhensible quand on investit pour monter une entreprise, le coût de la perte peut devenir énorme. Mais en tant qu’auteurs, on dépense principalement notre temps. La peur de l’échec est davantage une contrainte émotionnelle que matérielle, c’est la peur d’être nul.

D’ailleurs, cette peur est à l’origine du refus de l’échec, chez certaines personnes. Le problème, c’est que cela engendre un paradoxe bien ennuyeux… qui finalement précipite l’échec !

Refuser l’échec : le paradoxe du perdant

Faites-vous partie des personnes qui affirment avec force et assurance que leur roman est parfait, ou faites-vous partie de ces gens qui doutent sans cesse de leur travail jusqu’à s’en dévaloriser eux-mêmes ? Spoiler : les premiers risquent davantage d’échouer que les seconds.

En réalité, même s’il nous ennuie souvent, le doute est salvateur ! Car l’auteur qui doute va régulièrement vérifier son travail, se relire, apprendre à s’améliorer, demander des avis extérieurs et les prendre en compte. Ainsi, son roman évolue et devient forcément meilleur. Peu importe le temps de travail nécessaire, douter permet d’avancer et d’accroître la qualité de son histoire… ainsi que ses compétences d’auteur, par effet ricochet ! Alors, vous continuerez peut-être de manquer de confiance en vous, mais vous avancerez et vous évoluerez sans cesse. Chaque année, vous deviendrez forcément meilleur que la précédente !

Au contraire, si vous refusez tout échec et toute critique, vous allez stagner. En fait, vous êtes probablement dans cette position qu’on appelle « le cul entre deux chaises ». D’un côté, vous avez envie que votre roman soit parfait ; mais d’un autre côté, le relire ou l’envoyer en bêta-lecture, c’est prendre le risque de découvrir que non, il ne l’est pas (ce qui serait douloureux, n’est-ce pas ?). Sauf que si vous continuez ainsi, vous allez réitérer aveuglément ces erreurs que vous refusez de voir. Et répéter des erreurs… c’est foncer tout droit vers l’échec ! Au lieu d’évoluer comme les auteurs du paragraphe ci-dessus, vous allez stagner puis lentement péricliter. Mais ce n’est pas vraiment de votre faute, vous savez ?

On en revient seulement à cette fameuse croyance biaisée de l’échec comme une fin en soi. Soit elle vous empêche d’évoluer, soit elle vous mine le moral. Cela dit, ce n’est pas parce qu’il faut éviter de refuser l’échec qu’il faut « l’accepter ». Non, non, donnons donc un coup de pied à ce conseil très répandu…

Pourquoi il ne faut pas « accepter l’échec »

Puisque l’échec est plus souvent négatif que neutre, dans notre perception, « l’accepter » pose problème. En effet, pour de nombreuses personnes, cela se traduit inconsciemment par « accepter que l’on est nul ». C’est un sujet que j’aborde dans la partie « Comprendre et surmonter les blocages » de mon guide pratique (partie : compétence cachée n°1). Par instinct, ou parce qu’on l’a appris, nous confondons le faire et l’être : échouer à faire une action devient être nul, dans notre esprit tordu qui aime les raccourcis. D’autant plus quand le manque de confiance en soi s’en mêle ! C’est pourquoi je vous recommande de ne pas essayer d’accepter l’échec, c’est une pente beaucoup trop glissante pour l’estime de soi. D’ailleurs, je ne serais pas surprise que ceux qui refusent l’échec tombent en plein dans cette confusion, qui motive leur refus initial.

Alors, comment faire quand l’échec menace ou que vous recevez des critiques ? À la place de les accepter, je vous suggère d’essayer de les « comprendre ». Vous savez, quand vous souhaitez monter un meuble en kit, c’est toujours plus facile avec une notice qui vous aide à mieux « comprendre » comment parvenir au résultat attendu (donc une réussite !). Là, c’est exactement pareil ! Comprendre l’échec, ça ne veut pas dire l’accepter, il s’agit plutôt de le décortiquer pour trouver ce qui l’a provoqué. De cette manière, vous pourrez l’exploiter en tant qu’outil de travail pour rebondir et réussir vos prochains projets.

Attention, quand même : rendre l’échec moins douloureux demande de l’entraînement ! La première fois que vous essayerez de « comprendre », ça ne sera donc pas forcément agréable. La seconde non plus. En fait, on rejoint le renforcement positif : plus vous pratiquerez, moins ça sera douloureux (comme avec les courbatures dans le sport !). En tout cas, considérer l’échec et la critique comme des outils de travail plutôt que comme des « agressions » vous aidera à atteindre un certain détachement émotionnel. De cette façon, vous développerez peu à peu l’esprit du gagnant !

Remettre l’échec à sa place : l’esprit du gagnant

Je ne sais pas si vous êtes comme moi : on m’a toujours parlé d’apprendre à accepter l’échec, mais jamais de « comment le surmonter ». Ma mémoire me renvoie des phrases du type « c’est pas grave, tu réessayeras », comme si la réussite était plutôt une question de chance. J’ai commencé à penser autrement quand un proche m’a demandé un jour : « Et pourquoi tu crois que ça n’a pas marché ? ». J’ai trouvé la question intéressante et j’y ai réfléchi. Bon, c’était douloureux aussi, mais au moins cette question m’ouvrait de nouvelles possibilités : si je pouvais comprendre, alors je pourrais faire mieux à l’avenir !

Puis j’ai exploré le processus de l’échec et j’ai pris conscience de sa neutralité. J’en suis revenue à replacer l’échec dans son réel contexte : il est normal, et il fait partie du processus de tout apprentissage. La vérité, c’est qu’on apprend énormément de ses erreurs (les siennes, et celles des autres aussi). Malheureusement, j’ai l’impression que la société d’aujourd’hui n’apprend plus cela à ses enfants. Ce qui nous engendre de nombreux adultes qui craignent l’échec et se sentent complètement dépassés. Certaines personnes pètent un câble, réellement, quand il est question d’échec. Ne serait-ce même que d’y songer…

En fait, pour moi, la vraie question c’est : ok, vous avez eu un échec, mais êtes-vous prêt à le surmonter ? Êtes-vous prêt à écrire un meilleur roman ou à améliorer votre manuscrit ? C’est ça, l’esprit du gagnant. Ne pas seulement endurer l’émotion négative : s’en servir pour avancer, pour surpasser l’échec ! Penser davantage à ce que vous avez à gagner à l’avenir qu’à ce que vous perdez lors de l’échec. Car vous ne vivrez pas une ligne toute droite, vous vivrez une répétition de rebonds… si vous acceptez de rebondir.

Le paradoxe du perdant, c’est de façonner son propre échec en ignorant et répétant ses erreurs.

L’esprit du gagnant, c’est apprendre de ses erreurs pour les surmonter.

Heureusement, aucune de ces deux phases n’est figée. Quand on est auteur, notre état d’esprit passe régulièrement de l’une à l’autre. Le tout, c’est juste de ne pas se refuser l’esprit du gagnant. Choisissez en toute conscience de faire de l’échec (et la critique) un ennemi ou un allié.

Et si vous n’êtes pas encore habitué à cette façon de procéder, pas de souci. L’important, ce n’est pas l’échec en soi, c’est ce qu’il peut vous apporter. Car il vous offre toujours deux choix : vous plaindre passivement ou l’exploiter positivement. C’est pourquoi je vous propose maintenant d’apprendre à le presser comme un citron en 5 étapes simples !

Transformez l’échec en force en 5 étapes

Imaginez, si on vous avait confié, lorsque vous étiez enfant, une technique simple pour ne plus souffrir de l’échec, un peu comme une recette de cuisine à appliquer par étapes, ça aurait été beaucoup plus facile, non ? Vous vous seriez entraîné, puis avec le temps vous l’auriez maîtrisée.

Et donc, cette technique… bien sûr qu’elle existe ! Elle fait partie de ces apprentissages que nous appliquons sans y penser. Nous avons des compétences inconscientes, et c’est à la fois un problème et un avantage. Un problème parce que ça provoque deux comportements contre-productifs : on continue à se croire incompétent et à se casser soi-même du sucre sur le dos, et on manie cette compétence à l’aveugle donc pour un résultat assez aléatoire (c’est comme préparer une pâte à crêpes de mémoire, vous risquez de vous planter dans les dosages). Mais c’est aussi un avantage, parce que la compétence est là : une fois que vous en avez pris conscience, ça calme votre syndrome de l’imposteur, et vous pouvez apprendre à mieux la manier. Donc ce qui nous manque, souvent, c’est juste une foutue recette de cuisine ! Une recette concrète contre l’échec.

Et si je vous disais que cela existe aussi ? Car au final, ce n’est rien de plus que rendre consciente cette compétence inconsciente. Une fois que vous avez suffisamment développé votre esprit du gagnant, il n’y a plus qu’à appliquer les étapes les unes après les autres. Ce n’est pas forcément évident, mais au moins suivre un fil rouge est rassurant.

Voici donc ces fameuses étapes, que vous pouvez considérer comme un outil neutre à employer chaque fois que vous faites face à l’échec. Non, il ne sert pas à l’éviter, car nous l’avons vu, l’échec fait partie de notre processus d’apprentissage. Cet outil accompagne plutôt l’esprit du gagnant pour vous aider à surmonter l’échec, c’est-à-dire à le rendre utile, à le transformer en force au lieu de seulement vous apitoyer dessus.

Étape 1 : prenez le temps d’écouter et d’exprimer vos émotions (pour éviter de finir frustré et aigri, c’est toujours la base)

Étape 2 : analysez les causes principales puis les conséquences de l’échec, pour prendre conscience du contexte, de l’impact de chaque facteur, de comment vous en êtes arrivé là concrètement

Étape 3 : évaluez de manière factuelle ce qui vous manquait pour réussir, et ce dont vous auriez besoin pour réessayer, prenez vraiment le temps de comprendre (et de relativiser : vous faites cela pour aider votre vous du futur, pas pour flageller votre vous du passé)

Étape 4 : agissez pour combler ces manques et ces besoins, donc apprenez de nouvelles compétences, trouvez des partenaires de travail, achetez le matériel nécessaire, changez votre méthode de travail, etc.

Étape 5 : réessayez avec vos nouveaux éléments !

Vous voyez, ce n’est pas sorcier. Ce sont des étapes que nous pratiquons déjà inconsciemment, sauf que cela entraîne les problèmes indiqués plus haut et on peut facilement louper ou bâcler une étape. Pire : le refus de reconnaître ses propres erreurs et la mauvaise foi rendent aussi cet exercice inefficace ! L’intérêt de le conscientiser est de pouvoir effectuer chaque étape de manière complète et optimale : en améliorant votre façon de réaliser l’exercice, vous repoussez d’autant plus l’échec !

Petite nuance de fin qui a son importance, cependant : comme je le dis souvent, chaque roman est un puzzle, et entre les personnages, leurs relations, leur évolution, l’intrigue, les révélations, les descriptions, les dialogues, le style, etc., il est littéralement impossible de tout réussir parfaitement dès le premier jet ! L’attention et la concentration humaines étant limitées, il y aura des éléments sur lesquels vous vous focaliserez et d’autres qui passeront à la trappe. C’est entièrement normal et cela explique le besoin de relecture puis de correction. Souvenez-vous en, ça vous aidera à relativiser l’étape 3.

 

Bien sûr, apprendre à rendre sa neutralité à l’échec puis à le surpasser sans en souffrir demande du temps. On est en plein dans le développement personnel, et certains d’entre vous auront peut-être besoin de l’accompagnement d’un psychothérapeute pour y parvenir. Mais rappelez-vous : heureusement, c’est comme le sport ! Si vous avez dénoué le paradoxe du perdant et atteint l’esprit du gagnant, je vous souhaite donc bon courage pour votre entraînement pratique !

Pour continuer vers la réussite, si vous avez besoin d’un boost de motivation dans votre écriture ou si vous souhaitez transformer cette fois vos corrections (déprimantes) en outil positif, le guide pratique vous aidera. Mais si vous cherchez d’abord à comprendre comment fonctionne votre motivation, cet article vous éclairera !

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