Par Siana, le 11/05/2021
Avant, j’ignorais tout de la différence fondamentale entre la bêta-lecture et la correction éditoriale, je l’ai apprise sur le terrain…
En tant que bêta-lectrice, j’envoyais mon avis, on discutait, et hop, l’auteur corrigeait ce qu’il voulait ! En cas de désaccord sur un point, je haussais les épaules et je passais à autre chose, car l’auteur est libre de tout.
Mais dans la correction éditoriale, des responsabilités à la fois professionnelles et financières entrent en jeu ! Et les responsabilités, ça peut devenir une source de tension…
Quand le désaccord surgit
En découvrant le travail éditorial, il y a maintenant deux ans, je me suis retrouvée dans des situations pour le moins… inhabituelles ! Des situations qui ne m’étaient jamais à ce point arrivées en tant que bêta-lectrice, mais dont j’ai vite compris le sens et l’importance.
Concrètement, moi, je voulais juste faire mon travail et publier les meilleurs textes possibles. Mais… des auteurs argumentaient longuement leur point de vue, d’autres estimaient leur manuscrit assez abouti après plusieurs relectures, d’autres encore ressentaient du rythme dans une virgule ou du sens dans une répétition là où je ne percevais strictement rien de cela.
Bien sûr, ils avaient parfois raison, comme tout le monde. Et d’autres fois (souvent), c’était juste une parole contre une parole. Deux visions différentes du texte, une confrontation. Sauf qu’avec mes responsabilités éditoriales, je ne pouvais plus laisser l’auteur décider en haussant les épaules. Étant montée d’un cran dans l’aspect directif du travail de relecture, je devais faire quelque chose, m’adapter…
Réduire le gouffre de l'incompréhension
Comment convaincre un auteur que, non, cette information n’est pas claire ? Ou que ce personnage mériterait d’être développé ? Ou que la scène manque de tension ?
En fait, j’ai littéralement dû apprendre à répondre aussi pour argumenter mon ressenti. Tout en gardant à l’esprit que mon regard est en partie subjectif. C’est un regard éditorial, et même s’il est basé sur mes dix années d’expérience en tant que bêta-lectrice, on ne peut jamais être entièrement objectif.
Et pour répondre, il vaut mieux comprendre le problème, ce qui nécessite souvent de creuser. Quand les auteurs abordent les arguments ci-dessus, ce n’est pas forcément ce qui les motive au fond. La correction éditoriale pouvant induire une forme de pression, il existe tout un tas de raisons sous-jacentes à ces réactions épidermiques : peur de dénaturer le texte, de se sentir incompris, de ne pas être parfait, de se sentir nul… ou l’auteur est-il juste fatigué par ses corrections précédentes ? Parfois, la vraie raison se trouve cachée sous l’argument, il faut traduire.
Dans tous les cas, pour réduire le gouffre entre l’auteur et l’éditeur, rien ne vaut la communication. Aborder un tel sujet est délicat, mais cela peut dénouer des malentendus et favoriser de meilleures relations de travail. En sachant que personne n’est parfait, auteur comme éditeur, nous avons tous nos failles.
Sans oublier l'essentiel
Cela dit, et j’ai l’impression que les auteurs l’oublient peut-être trop souvent : un texte accepté par un éditeur reste un BON texte ! Le travail éditorial vise surtout à élever le manuscrit encore plus haut, à libérer son plein potentiel. Donc oui, ça peut demander des ajustements ou de la réécriture. Parce que l’éditeur sait ce qui marche sur son public cible. Et parce qu’il a des nécéssités dues à son format de publication. Ce qu’anticipent rarement les bêta-lecteurs… (mais on vous aime quand même, continuez, les bons textes sont sélectionnés grâce à vous ! 😘)
Malgré tout, si vous craignez toujours de dénaturer votre histoire, rendez-vous sur cet article !
Bref, je suis #éditrice !
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